L’importance du contrat de pension

L’importance du contrat de pension

Vous ne savez pas en quoi consiste un contrat de pension, ni l’importance de ce document ? Petit rappel pratique pour ceux qui ne connaîtraient pas ce contrat et les clauses qu’il doit comporter pour faire face à un litige en toute tranquillité.

Qu’est-ce qu’un contrat de pension ?

Le contrat de pension est un document officiel signé entre le propriétaire d’un cheval et le propriétaire d’une pension (centre équestre, écurie de propriétaire…). Ce document a pour objectif de définir les conditions d’hébergement de l’animal, tout en respectant les exigences du propriétaire du cheval.

Que dit la loi ?

Comme tout contrat, ce document est régi par la loi. Il est encadré par les articles 1915 et les suivants concernant le dépôt ainsi que par les articles 1110 dans le domaine des contrats en général. Et pour cause, le contrat de pension est considéré comme un contrat basique qui engage deux personnes. Le propriétaire confie son animal à un établissement spécialisé : c’est un contrat de dépôt. La loi n’impose pas d’écrit, mais il est vivement conseillé de le faire pour avoir une preuve de l’engagement de chaque partie.

Les engagements des deux parties

Le propriétaire dépose son animal dans une pension. Il doit avoir confiance dans le dépositaire, qui doit assurer un bon entretien du cheval.

Le propriétaire du cheval doit :

  • Lire le contrat de pension et le compléter si besoin, puis le signer s’il est d’accord avec les éléments décrits
  • Lire le règlement intérieur instauré par le dépositaire, l’accepter et le respecter
  • Payer le propriétaire de la structure (dépositaire) en suivant l’accord établi

Les engagements du dépositaire

  • Accepter et signer le contrat de pension
  • Entretenir et nourrir l’animal comme s’il s’agissait du sien
  • Respecter les conditions du contrat conclu
  • Pouvoir justifier d’une assurance couvrant notamment les dommages pouvant survenir au cheval

Le contrat de pension doit comporter certaines parties essentielles, telles que :

  • Le nom des parties et les informations du cheval (nom, n° SIRE…)
  • Le type d’hébergement de l’animal (box, paddock individuel, paddock collectif…)
  • Le type d’alimentation
  • L’utilisation du cheval
  • Le montant assuré par le dépositaire en cas de dommage subit par le cheval dans sa structure
  • Le montant du loyer
  • La durée du contrat

En cas de problème, à qui la faute ?

Le propriétaire de la pension n’est pas responsable des problèmes de santé de l’animal, sauf s’ils entrent dans le cadre de sa responsabilité civile. En effet, dans l’hypothèse où l’animal subisse un dommage pendant sa pension, le propriétaire de la structure devra prouver que la faute ne lui revient pas et que l’animal a été traité dans les meilleures conditions possibles, comme convenu dans le contrat de pension.

En cas de doute sur l’état de santé de l’animal, il doit également en avertir le propriétaire qui devra faire intervenir un vétérinaire.
Il en va de même pour les soins obligatoires annuels comme les vermifuges et les vaccins du cheval, qui restent à la charge de son propriétaire.

Pour information, dans l’hypothèse où le propriétaire n’honorerait pas ses paiements mensuels, le dépositaire est en droit de garder l’animal qui lui a été confié (article 1948 du Code civil).

Pourquoi signer un contrat de vente pour son cheval ?

Comment rédiger un contrat de vente d’un cheval ?

La vente d’un cheval diffère de celle d’un bien de consommation ordinaire. Des litiges peuvent donc avoir lieu entre les deux parties si des clauses indispensables ne sont pas mentionnées dans le contrat de vente.

Que doit contenir le contrat de vente ?

  • Les parties : Le contrat de vente d’un cheval contient obligatoirement la désignation des parties : particuliers ou professionnels. Leur qualité dans le domaine équestre doit également y figurer, sans oublier le nombre de chevaux qu’ils ont déjà achetés et qu’ils ont à leur disposition au moment de la conclusion du contrat.
  • L’objet du contrat : Parmi les mentions obligatoires, figure l’objet du contrat. Chaque partie devra ainsi mentionner s’il est un acheteur ou un vendeur.
  • L’identification du cheval : S’en suivent ensuite le nom du cheval, son numéro d’identification que l’on retrouve dans le document d’accompagnement, et sa finalité, que l’animal soit utilisé à titre personnel ou professionnel.
  • Les conditions de vente : Qu’il s’agisse d’une vente simple ou d’une vente sous condition suspensive, les conditions de vente sont à mentionner dans les clauses du contrat. Dans le premier cas, il suffit que les deux parties se mettent d’accord sur l’objet de la vente et sur le prix. Dans le deuxième cas, le contrat ne sera conclu qu’à la suite d’une expertise valable.
  • Le prix et les conditions de règlement : L’élément essentiel de la vente, c’est-à-dire le prix, n’est pas à oublier. Si le montant y afférent est élevé, le demandeur a le droit de demander une caution pour assurer le paiement. En cas de règlement échelonné, les conditions de paiement comme les dates de chaque échéance et le montant de chaque versement sont également à inscrire dans le contrat.
  • La livraison : Une fois le prix inscrit, le délai de livraison est à préciser. Il faut donc mentionner dans le contrat qu’il s’agit d’une livraison immédiate ou différée, que l’animal est à récupérer chez le vendeur ou livré chez l’acheteur, ou que la livraison a lieu dans un endroit neutre préalablement défini par les deux parties. Pour ce qui est des frais de livraison, ces derniers peuvent être à la charge de l’acheteur ou du vendeur. Mais les conditions y afférentes doivent toujours être précisées dans le contrat.
  • Une clause de médiation : elle est obligatoire pour pouvoir faire appel à un médiateur en cas de litige. Ce système de règlement à l’amiable est indispensable pour trouver une solution avant de traîner l’affaire en justice.
Pourquoi signer un contrat de vente pour son cheval ?

Pourquoi signer un contrat de vente pour son cheval ?

La vente d’un cheval est réglementée par la loi française, qu’il s’agisse d’un cheval de race ou non. Ainsi, vendre des équidés (ânes, cheval) est régi par le Code civil et nécessite la rédaction d’un contrat de vente.

Comme tous les biens de consommation classiques (baguettes de pain, vêtements…), une transaction s’effectue entre un vendeur et un acheteur. Toutefois, l’on n’achète pas un cheval comme l’on achèterait une paire de chaussures. La décision d’investir dans un équidé est une décision réfléchie et bien souvent pour un usage très particulier, comme la compétition pour ne donner qu’un exemple. Le cheval est dressé et obéit aux règles données par un cavalier. Selon l’usage souhaité, le cheval doit avoir une bonne condition physique et mentale. Le contrat de vente va permettre à un acheteur de détourner les arnaques et de faire jouer la justice lors d’un litige.

Comment bien rédiger un contrat de vente ?

Pour éviter des procédures de justice onéreuses et longues, il est bon de prendre toutes les précautions nécessaires lors d’une vente d’un équidé.

Par conséquent, le contrat de vente devra comporter les mentions suivantes :

  • Identification du vendeur (nom, prénom, coordonnées complètes, profession, professionnel ou particulier)
  • Identification de l’acquéreur et du cavalier si nécessaire (nom, prénom, coordonnées complètes, profession, niveau équestre, usage professionnel ou particulier)
  • Identification du cheval (nom, date de naissance, race, le numéro SIRE, le numéro UELN, les problèmes de santé du cheval ainsi que son niveau)
  • Usage du cheval : dans cette catégorie, l’acheteur devra spécifier les raisons de l’achat d’un équidé. Ainsi, il précisera si le cheval est destiné à la compétition, le niveau visé, la discipline (dressage, attelage, voltige, TREC, endurance, randonnée, retraite…)
  • Le prix et les conditions de paiement
  • Expertise du cheval par un vétérinaire
  • Expertise du cheval par un maréchal-ferrant (Examen de maréchalerie)
  • Essai du cheval (préciser la période d’essai)
  • Expertise par un professionnel du monde équestre
  • Les conditions de vente

Assistance juridique équine : vers qui se tourner en cas de litige ?

Vous rencontrez un problème juridique lié à l’achat de votre cheval ? Un contrat de pension abusif ? Ou un litige avec un professionnel équestre ? Découvrez nos astuces concernant l’assistance juridique équine.

Les contentieux liés au cheval sont de plus en plus nombreux, et ce, notamment, à cause d’une réglementation floue. Ainsi, il apparaît nécessaire d’encadrer juridiquement ce domaine afin que chaque intervenant de la filière équine puisse prévenir et se protéger de tout litige auquel il pourrait être confronté. Contrats de pension, de vente, de location, accidents ou incidents sont autant de situations qui nécessitent une assistance et un conseil juridique spécialisés.

Précautions à prendre pour éviter les litiges

  • Le site des Haras Nationaux consacre des articles aux responsabilités et obligations des différentes parties et aux éléments à faire figurer dans ces contrats.
  • L’Institut Français du Cheval et de l’Équitation a publié un document informatif destiné aux contrats de pension d’un équidé.
  • Il existe des contrats types adaptés à la vente d’un cheval entre particuliers, la demi-pension entre propriétaire et utilisateur, ou la décharge de responsabilité concernant le transport notamment. Ceux-ci définissent les règles de base afin d’éviter tout litige potentiel. Exemples à retrouver sur http://www.le-site-cheval.com/contrats/demi_2part.php.

Vers qui se tourner en cas de litige ?

  • Certains cabinets d’avocats se sont spécialisés dans cette activité. Par exemple, le cabinet Equi’Hip, intervenant partout en France, traite les affaires liées à votre cheval ou votre activité équine. Il propose un service d’accompagnement et de conseil juridique dans toutes vos démarches et intervient en cas de contentieux.
  • L’Institut du Droit Équin est une association regroupant des professionnels du monde juridique (avocats, experts juridiques…) et du monde du cheval qui fournit des renseignements juridiques et oriente vers des spécialistes. Elle publie divers documents concernant les questions de droit équin et alimente une base de données de jurisprudence. Elle propose également des journées de formation au droit à équin ainsi qu’un diplôme universitaire destinés aux professionnels du cheval.

Une assurance de Protection Juridique est même susceptible d’intervenir pour payer les frais d’expertise en cas de litige.