Chevaux mutilés : le mystère perdure

Comme nous l’avions évoqué dans notre précédent article, depuis plusieurs mois de nombreux actes de cruauté envers les chevaux sont recensés sur le territoire français. Et si les inquiétudes des propriétaires d’équidés sont actuellement plus centrées sur les problèmes d’organisation liés à la crise COVID, ils n’oublient pas que ces actes continuent, et ce malgré le contexte sanitaire.

Moins de mutilations depuis l’automne

Depuis septembre, les cas de mutilations d’équidés semblent en baisse, néanmoins ils restent toujours présents. Au cours des derniers mois, pas moins de 200 enquêtes ont été ouvertes pour plus de 400 signalements. 

Il s’avère que de nombreuses affaires se sont révélées avoir une cause accidentelle ou naturelle. Cependant l’intervention humaine demeure fortement suspectée dans 1 cas sur 6. Les investigations sont donc toujours en cours. Les procédures seront probablement longues, plusieurs pistes étant encore explorées, comme celles de jeux morbides, de pratiques satanistes, ou d’une bande organisée. 

Par ailleurs, l’affaire semble aussi s’élargir à d’autres acteurs du monde agricole, quelques signalements de bovins mutilés ayant également été recensés.

Les aides aux particuliers et aux professionnels du monde équestre

Le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, a demandé la mise en place d’un numéro vert le 9 septembre dernier. Ce numéro, le 0 800 738 908, permet à des agents spécialisés de l’IFCE (Institut Français du Cheval et de l’Équitation) d’offrir un accompagnement et un soutien psychologique aux propriétaires d’équidés.

Par ailleurs, particuliers comme professionnels peuvent aussi compter sur le renfort des agents de l’État. Depuis plusieurs mois, des patrouilles sont en effet réalisées par les gendarmes, ainsi que des campagnes de sensibilisation.

Certaines collectivités territoriales vont même au-delà, en proposant des subventions pour épauler les professionnels du secteur hippique et les aider à s’équiper en moyens de surveillance. C’est notamment le cas de la Région Rhône-Alpes qui a alloué un budget de 100 000 € pour l’installation de caméras.

Les particuliers et gérants de structures n’ont cependant pas attendu le soutien de l’État pour assurer la protection de leurs animaux. De nombreuses patrouilles privées ont vu le jour, quelques fois avec l’appui de personnes nomades extérieures. Ces rondes, pour la plupart nocturnes, sont tolérées par les gendarmes dans la mesure où les groupes ne tentent pas de se faire justice eux-mêmes et qu’ils n’utilisent pas d’armes.

Une surveillance compliquée et de nouveaux stress

Beaucoup de propriétaires d’équidés semblent aujourd’hui épuisés par la situation en raison de la progression difficile des enquêtes et de la protection accrue de leurs chevaux.

Et en plus du stress qu’ils subissent, le retour du confinement soulève un certain nombre de questions, notamment celle sur la pérennité des surveillances nocturnes. 

Pour le moment, aucune autorisation officielle n’a en effet été prévue pour les détenteurs d’équidés, hormis l’attestation concernant la possibilité de leur apporter les soins indispensables. Certaines préfectures, comme celle de la Haute-Vienne, sont néanmoins plus enclines à la souplesse et la tolérance en raison des crimes commis sur les animaux au cours des derniers mois.

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