L’été est toujours un moment très attendu par les cavaliers : c’est l’heure des vacances, des balades en forêt et des journées plus longues ! Mais le cheval est particulièrement vulnérable lorsque les températures se mettent à grimper. Fatigue, déshydratation et coup de chaleur constituent des risques importants pour les équidés durant cette période. Il est donc essentiel de savoir anticiper ces problématiques, et de reconnaître les signes avant-coureurs liées à la chaleur afin de préserver la santé et le bien-être de son compagnon.
Découvrez dans cet article les techniques les plus efficaces pour rafraîchir votre cheval en été, les difficultés causées par la chaleur durant cette saison et les bons gestes à adopter au quotidien pour l’aider à mieux réguler sa température.
Pourquoi faut-il rafraîchir son cheval en été ?
La chaleur : un défi pour le cheval
Le cheval est un animal naturellement endurant, fait pour résister aux changements climatiques de nos régions. Cependant, il n’en demeure pas moins très sensible aux variations du climat.
Afin de lutter contre la chaleur, les équidés régulent leur température par deux moyens : la transpiration (où ils perdent quelques fois des quantités considérables d’eau et d’électrolytes), et la vasodilatation (dilatation des vaisseaux sanguins périphériques situés sous la peau).
La thermorégulation repose donc en grande partie sur ces deux mécanismes, mais lorsqu’il fait trop chaud, ceux-ci peuvent devenir inefficaces, surtout si le cheval est actif. Cela entraîne une montée de sa température corporelle, qui peut avoir des répercussions importantes sur son état de santé.
Ainsi une hyperthermie peut très vite devenir dangereuse pour l’animal, et sans intervention le cheval peut rapidement souffrir de tachycardie, d’un épuisement intense, pouvant aller jusqu’à la perte de conscience voire le décès : c’est le coup de chaleur.
Comment rafraîchir efficacement son cheval en été : techniques, astuces et aménagements
En période de fortes chaleurs, les équidés ont besoin de leur propriétaire pour se protéger correctement contre la hausse des températures. Heureusement, il existe de nombreuses techniques faciles à mettre en place et efficaces pour aider son cheval à se rafraîchir, que ce soit après un effort ou au quotidien.
Surveiller l’eau et l’accès à l’ombre
Un cheval adulte peut boire plusieurs dizaines de litres d’eau par jour, et d’autant plus en été, afin de pallier à la chaleur et à la sudation. Aussi, assurez-vous qu’il ait en permanence une eau fraîche et propre à volonté. L’eau ne doit pas être trop froide pour ne pas provoquer de troubles digestifs. Il doit aussi avoir à disposition une pierre à sel si possible enrichie en minéraux.
Votre compagnon doit également avoir de quoi s’abriter du soleil et se tenir à l’ombre : arbres et abris sont donc indispensables au cours de cette période, et le cheval doit pouvoir s’y abriter facilement entièrement.
Doucher son cheval régulièrement
La douche est l’une des méthodes les plus rapides et les plus efficaces pour faire baisser la température du cheval. Il est important d’utiliser de l’eau fraîche, mais non glacée et de débuter la douche par les membres, en remontant progressivement vers le poitrail, l’encolure et le corps. Une fois l’animal mouillé, raclez-le avec un couteau de chaleur.
N’hésitez pas à répéter l’opération plusieurs fois, et notamment après un exercice ou un effort.
Doucher… sans douche
Si vous n’avez pas accès à l’eau courante à l’endroit où réside votre cheval, il est toutefois possible de le rafraîchir et de lui donner une « douche » également. Munissez-vous de seaux d’eau fraîche et d’un arrosoir pour le mouiller. Certaines zones sont importantes à refroidir : l’encolure, le poitrail, l’intérieur des cuisses, les membres et la tête (en prenant soin d’éviter les oreilles et les yeux) comptent parmi les endroits à privilégier.
Aménager le lieu de vie
Si vous avez la possibilité de modifier sur le long terme l’environnement de votre cheval, ou que vous êtes en train de réfléchir à cet aménagement, n’oubliez pas que certains petits ajustements permettent très facilement de limiter la chaleur ambiante :
- Orientez les abris de manière à capter un peu le vent et de façon à le protéger du soleil aux heures où les températures sont les plus fortes,
- Prévoyez la possibilité d’aérer les zones de stabulation ou les boxes,
- Évitez les sols trop chauds et privilégiez l’herbe, la terre battue ou le sable clair par exemple,
- Au paddock, créez des zones ombragées mobiles à l’aide de bâches ou de toiles tendues si vous ne disposez pas d’assez de végétation ou d’abris.
Aérer l’espace
Si possible, installez votre cheval dans un lieu aéré et ombragé et privilégiez un accès à l’extérieur pour votre animal, à condition qu’il dispose d’un endroit frais où se reposer.
Si toutefois il doit demeurer en box, un brumisateur peut aider à humidifier certaines zones. Couplé à un ventilateur placé en hauteur et sécurisé, ce dispositif permet facilement d’améliorer la circulation de l’air, notamment si l’espace est peu ventilé.
Bien évidemment il est important de ne pas diriger le ventilateur directement sur votre cheval et d’autant plus s’il vient d’être douché.
Adapter les horaires de sortie ou de travail
Prévoyez un planning de travail pour votre équidé adapté en fonction de ses conditions physiques et des températures extérieures. Limitez les sorties entre 11h et 17h, les heures les plus chaudes de la journée, et en cas de canicule, réduisez l’intensité ou le nombre de sorties de votre cheval, et privilégiez des exercices plus doux comme le travail en liberté.
Donner des minéraux
En transpirant, le cheval ne perd pas que de l’eau : il perd également ses réserves en minéraux (sodium, potassium, chlorure, calcium, magnésium). Ces éléments, aussi appelés électrolytes, sont absolument nécessaires au bon fonctionnement de son organisme, de ses muscles et au maintien de son équilibre hydrique.
Durant les périodes de fortes chaleurs, et d’autant plus si le cheval a une activité physique, il est recommandé de complémenter son alimentation avec des solutions enrichies en minéraux, dites électrolytiques, ou de lui mettre à disposition un bloc à lécher contenant à la fois des minéraux, des vitamines et des oligo-éléments.
Vous pouvez d’ailleurs faire le test chez vous en proposant à votre animal une eau claire, et une eau supplémentée en électrolytes afin de le laisser choisir ce dont il a besoin.
Le rafraîchir de façon ponctuelle
En été, il faut quelques fois laisser de la place à son imagination pour rafraîchir son cheval ! Profitez du pansage pour le brosser avec une éponge humide, couvrez-le de serviettes préalablement trempées dans l’eau, vaporisez-le avec un spray, prévoyez de lui offrir une piscine gonflable ou emmenez-le se baigner dans un cours d’eau !
Les principaux risques liés à la chaleur chez les chevaux
Lorsque les températures estivales s’affolent, le cheval peut très rapidement se retrouver en difficulté, notamment s’il est travaillé, monté ou transporté durant les heures les plus chaudes. Il est par conséquent important de comprendre quels sont les principaux risques liés à la chaleur afin de pouvoir prévenir les complications et agir au plus vite en cas de besoin.
La déshydratation
Afin de réguler sa température corporelle, le cheval utilise la transpiration, pour évacuer la chaleur. Ce mécanisme possède néanmoins ses limites, et lorsqu’il transpire de façon très abondante, il perd non seulement de l’eau, mais également des électrolytes essentiels pour le fonctionnement de son organisme (sodium, potassium…). Par conséquent, il est indispensable en période de forte chaleur ou de canicule d’être prudent sur ces pertes.
Les signes de déshydratation chez le cheval sont facilement visibles : le test du pli de peau, au niveau du poitrail, est un moyen simple et efficace de s’assurer que son équidé n’en souffre pas. De même, si vous constatez que ses muqueuses sont sèches, que ses urines sont concentrées ou tout bonnement qu’il manque d’appétit, cela peut évoquer également une déshydratation.
Si tel est le cas et qu’aucune mesure n’est appliquée, cette déshydratation peut avoir des répercussions néfastes sur sa santé en évoluant vers un état de fatigue important ou des coliques digestives.
Le coup de chaleur
Le coup de chaleur ou hyperthermie est l’un des risques les plus redoutés lors des épisodes de fortes chaleurs. Il survient en particulier lorsque l’organisme du cheval n’arrive plus à lutter contre l’augmentation de sa température interne. Cela peut être la conséquence d’un effort important durant un moment particulièrement chaud, d’un transport mal ventilé ou simplement après une exposition prolongée au soleil et sans abri.
Certains symptômes sont impérativement à surveiller, tels que :
- L’accélération de la respiration ;
- La température du cheval et notamment si celle-ci dépasse 39,5°C ;
- Une léthargie pouvant être accompagnée de tremblements ;
- Une absence de transpiration.
Sans refroidissement rapide de l’animal, le coup de chaleur peut entraîner des atteintes physiologiques graves et notamment neurologiques, voire la mort : c’est une urgence vétérinaire.
Perte de performance et troubles musculaires
Même sans atteindre une pathologie critique, la chaleur altère la capacité du cheval à faire de l’exercice. En effet, lorsqu’il est exposé à des températures hautes, sa fréquence cardiaque et sa respiration vont naturellement être impactées et ses muscles vont se fatiguer plus vite. Par ailleurs, sa récupération sera moins facile.
Par conséquent, chez les équidés de sport, cela peut avoir un impact sur les performances, mais également engendrer d’autres problématiques, telles que des courbatures, des blessures voire un coup de sang.
Par ailleurs, chez le cheval de loisir, le moindre effort peut quant à lui être éprouvant d’autant plus s’il travaille de façon irrégulière.
La chaleur peut enfin avoir des répercussions sur le comportement de l’animal, qui peut sembler plus fatigué, moins attentif, voire plus irritable.
Des besoins différents pour chaque cheval
Si tous les chevaux ont besoin de fraîcheur durant les épisodes caniculaires ou de fortes chaleurs, certains nécessitent une attention particulière, selon leur âge, leur activité ou encore leur état physiologique.
Mon cheval de sport en été
Les chevaux de sport sont soumis à des efforts soutenus, et en été il est essentiel d’être d’autant plus vigilant quant à leur état. Après chaque séance avec votre animal :
- Pensez à le doucher avec soin,
- Offrez-lui un repos à l’ombre,
- Donnez-lui un complément en électrolytes si besoin,
- Surveillez les signes de fatigue inhabituelle ou d’hyperthermie.
Juments suitées, poulains et chevaux d’élevage
Les juments suitées ou allaitantes sont très sensibles à la chaleur et ont besoin d’un apport hydrique très conséquent. Elles doivent donc bénéficier d’un accès permanent à une eau propre et fraîche, à volonté, d’une zone d’ombre propice au repos et suffisamment grande, ainsi que d’une alimentation adaptée.
Par ailleurs, les poulains ont quant à eux une thermorégulation immature : évitez donc les sorties en pleine journée, et assurez-vous qu’ils puissent se coucher à l’ombre et boire facilement. Surveillez régulièrement leur bonne hydratation par le test du pli de peau.
Chevaux de loisirs
Un cheval peu entrainé, ou en surpoids, peut véritablement peiner à supporter la chaleur, même au repos. Veillez à maintenir une activité douce, régulière et adaptée à votre compagnon aux heures les plus fraîches et surveillez le moindre signe de surchauffe.
Les signes de surchauffe chez le cheval : savoir réagir vite
Un cheval qui souffre fort de la chaleur peut voir sa température corporelle augmenter sans parvenir à la faire redescendre. Soyez vigilant durant la saison estivale aux signes les plus fréquents :
- une respiration rapide et courte,
- une température rectale élevée (plus de 39,5 °C),
- des muqueuses rouges et/ou sèches,
- une absence ou un excès de transpiration,
- une faiblesse inhabituelle ou des troubles de la coordination.
En cas de doute, douchez votre cheval immédiatement, mettez-le à l’ombre, donnez-lui de l’eau et des électrolytes, et contactez votre vétérinaire.
Conclusion
La chaleur en été peut très rapidement avoir des conséquences désastreuses pour le cheval. Aussi, il est primordial de veiller à son bien-être en particulier durant cette saison, en combinant des techniques de rafraîchissement, des aménagements du lieu de vie et de ses sorties, ainsi qu’en étant attentif à tout signe avant-coureur.
Et parce que même les meilleurs soins ne préviennent pas tous les imprévus, n’oubliez pas que souscrire une assurance équine adaptée reste une mesure de sécurité essentielle pour vous comme pour votre cheval. Pour en savoir plus, n’hésitez pas à contacter nos spécialistes de l’assurance équestre.